Le RadioAmateur



RADIOAMATEUR DES DEMAIN

Savez-vous que l'on peut être radioamateur dès l'âge de 13 ans ? Seul, à sa station, mais en contact permanent avec le monde entier, le radioamateur s'adonne à un loisir de groupe. Pour découvrir cette activité passionnante, nous vous invitons à lire ce qui suit. Demain, vous viendrez peut être grossir les rangs des radioamateurs...


DES MILLIONS DE GENS QUI COMMUNIQUENT, MAIS POUR QUEL PLAISIR ?

Quand avez-vous vu pour la première fois un opérateur radio devant son poste ? Etait-ce dans une bande dessinée, au cinéma, à la télévision ? Peut-être même lors d'une manifestation locale ?

Devant ses cadrans, coiffé d'un casque d'écoute, entouré de fils ou de matériels hétéroclites et semblant complètement absorbé par quelques tit-tât aussi magiques qu'incompréhensibles.

C'est bien ça, mais avec qui discutait-il ? Un espion en Moldavie (bonjour Tintin !), un camionneur au volant d'un Mack de 1000 ch (salut la série US), un pilote d'avion en perdition (cinéma, cinéma !) ?

La réalité est peut-être un peu différente.

Tout autour du monde

On compte environ 3 millions de radioamateurs possesseurs d'une licence (nous allons voir ce que c'est) dans le monde entier, et probablement autant de passionnés que nous appellerons des amateurs de radio. Des millions de gens qui communiquent ainsi mais pour quel plaisir ? Qu'est-ce qui peut bien unir un Africain du Rwanda, un Sud-Américain, un Indonésien, un Japonais et un Français ?

Une passion, véritable virus qu'ils ont contracté un jour ou l'autre, tout comme vous, peut-être, si vous poursuivez cette lecture.


Les radioamateurs dans quelques pays du monde (Pays et dépendances)

 FRANCE

 27000

 ALLEMAGNE

 76000

 ESPAGNE

 45000

 ROYAUME-UNI

 60000

 ITALIE

 32000

 CANADA

 40000

 U.S.A

 800000

L'histoire

Tout a commencé un beau jour de 1921. Oh, bien sûr, il y avait eu quelques antécédents : des signaux de fumée utilisés par les Indiens, au télégraphe de Chappe, de l'invention du brave Samuel Morse à celle de Monsieur Marconi, autant d'étapes sur le chemin de ce qui allait devenir "la Communication".

En 1921, un premier radioamateur reçoit son indicatif attribué officiellement par l'administration française. Un chiffre et deux lettres qui vont lui coller à la peau : 8AA.

A chaque liaison établie avec un correspondant, il passera cet indicatif, véritable seconde identité pour lui. Il effectuera de nombreux essais en collaboration avec les Américains. Un an plus tard, un autre homme 8AB, allait réaliser la première liaison bilatérale transatlantique. Par la suite, tout ira très vite et les radioamateurs vont participer activement à l'évolution technique de la radio pour en faire ce que nous connaissons aujourd'hui.

De la télégraphie morse aux communications spatiales

Vous ne le saviez peut-être pas mais, si la radio est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, c'est en grande partie grâce aux travaux réalisés par des gens désintéressés (financièrement), littéralement passionnés par leurs recherches. Les premières liaisons ont eu lieu en télégraphie au moyen du code Morse, une succession de points et de traits formant les caractères de l'alphabet, les chiffres et les signes de ponctuation. Le déchiffrer demande un peu d'entraînement mais on apprend assez vite. Puis est venue la téléphonie, permettant l'échange de la parole. Le matériel évolue ! Après la parole, l'image. La télévision est née, ouvrant une fenêtre magique où apparaissent les événements du monde entier, tragiques et heureux. Le matériel évolue ! Un premier objet tourne autour de la Terre en émettant un bip-bip régulier : Spoutnik, c'est son nom, ouvre la voie aux communications spatiales. On peut téléphoner à Tokyo ou Los Angeles sans se rendre compte de la distance. Le matériel évolue !

Et demain ? Que va-t-on encore découvrir ? Le matériel évoluera encore, c'est certain, peut-être avec votre collaboration puisque vous continuez à lire ce texte car, dans toutes les étapes évoquées ci-dessus, les radioamateurs ont joué un rôle important.

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LES ACTIVITES DES RADIOAMATEURS

La radio, comment ça marche ?

Ne partez pas, on ne va pas vous faire un cours de physique et d'électronique ! On peut "faire de la radio" sans pour autant être ingénieur en télécommunications. Seules quelques connaissances de base sont indispensables.

Pour établir une liaison radio, il faut ce que l'on appelle un émetteur et, à l'autre bout, un récepteur. Les deux sont reliés à une antenne. Entre les deux antennes, la distance est plus ou moins grande. Alors, c'est magique ? Non, pas vraiment et tout s'explique scientifiquement par ce que l'on appelle la propagation des ondes électromagnétiques. Ces ondes cheminent entre les antennes en suivant la surface de la Terre et en se réfléchissant sur certaines couches de l'atmosphère. Elles parcourent leur chemin à la vitesse de 300000 km à la seconde. Pas le temps de les voir passer ! Que l'on transmette de la musique sur votre station rock FM préférée, une image de télévision, ou des messages de presse, le principe reste le même.

En simplifiant au maximum, on peut dire que l'émetteur code les signaux, les ondes les acheminent, le récepteur les décode. Bien sûr, il existe de grosses différences entre les matériels, selon que l'on transmette du son ou des images ou tout autre type d'information. Si vous décidez d'aller plus loin dans la découverte de la radio, vous en apprendrez plus sur la question. Du vieil émetteur télégraphie de nos ancêtres aux systèmes modernes de transmission par satellites, la technique a beaucoup évolué, les activités des radioamateurs également.

Quelles sont ces activités ?

Dans le monde entier, les radioamateurs reçoivent une licence qui leur donne le droit d'émettre. D'un pays à l'autre, les conditions d'attribution, les réglementations sont différentes. En règle générale, les radioamateurs n'ont pas le droit de dire "sur les ondes" (entre eux, ils disent "sur l'air") n'importe quoi. Le contenu des messages est souvent limité, ce qui les différencie des cibistes.

Dans certains pays très libéraux, les radioamateurs peuvent coupler leur émetteur à une ligne téléphonique. Ainsi, pour le prix d'une communication locale, ils peuvent mettre en contact des gens géographiquement très éloignés. En France, pour ne pas porter atteinte au monopole des communications, détenu par les PTT, il est absolument interdit de se livrer à des conversations personnelles.

De même, sont interdits tous les débats ou sujets politiques, religieux, ou n'ayant pas trait directement à l'émission d'amateur.

Alors, de quoi peuvent bien parler entre eux les radioamateurs ?

Essentiellement de techniques. Au pluriel car l'informatique, les techniques spatiales, l'astronomie (entre autres), sont admises en plus de l'électronique et de la radiocommunication. On les entend aussi parler d'associations, de réunions, d'expositions propres à ces activités.

Et, où est l'intérêt ?

Le principal intérêt réside dans l'ouverture d'esprit à laquelle incite le radioamateurisme. Imaginez un peu ! On commence par voyager sans quitter son fauteuil : où se trouve cette petite île, que je viens de contacter ?

Quelle est la capitale du Zaïre ? Où se trouve le Surinam ?

Rien de tel pour améliorer ses connaissances en géographie ou, plus simplement, rêver un peu !

Les philatélistes seront comblés : des échanges deviennent possibles avec le monde entier. Même votre concierge va rêver en recevant ces enveloppes en provenance de tous les pays !

Quant aux esprits scientifiques, ils trouveront matière à se satisfaire. Qu'il s'agisse du principe de fonctionnement d'une antenne ou des "prévisions" de la propagation vers un pays donné, tout n'est qu'interprétation de lois physiques que, bien souvent, ils découvriront en expérimentant. Partir à la recherche d'une station située à l'autre bout du monde implique de prendre en compte l'heure du jour, et pas seulement pour des raisons de décalages horaires, mais aussi à cause de phénomènes de propagation, liés au jour et à la nuit.

Ces limitations sont-elles frustrantes ?

S'il est indiscutable que la CB est plus conviviale, qu'on peut y dire pratiquement ce que l'on veut (hélas parfois !), il faut reconnaître également qu'elle ne favorise guère l'expérimentation. Les fréquences allouées à cette activité sont limitées, ainsi que la puissance et le type de transmission. Par contre, on peut converser pendant des heures sans être passible d'une quelconque réprimande.

Le radioamateur, lui, dispose d'un large éventail (on dit "spectre") de fréquences disponibles. Voyons un peu ce qu'il en fait.

Trafiquer, expérimenter, construire

Le trafic est un peu l'aboutissement du radioamateur. Qu'il soit purement "local", pour discuter technique avec des amis, ou à longue distance, pour rechercher des pays rares, le trafic demeure une source de plaisir quotidien.

L'expérimentation est passionnante mais elle requiert beaucoup de patience et un certain sens de l'observation. Elle peut se pratiquer sur des idées personnelles ou par la mise en application de principes fondamentaux.

La construction du matériel, bien que n'étant plus pratiquée que par un nombre réduit d'amateurs, n'en reste pas moins une source d'enrichissement pour l'esprit.

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LES MODES DE TRAFIC

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La télégraphie

A l'origine, nous l'avons vu, les liaisons s'effectuaient uniquement en télégraphie, en utilisant le code Morse. Croyez-vous que ce type de transmission soit démodé ? Eh bien, vous vous trompez : il demeure le plus efficace en cas de parasites et de brouillages.

Bien sûr, l'apprentissage de ce code (la lecture au son) demande un petit effort personnel. Cet effort sera vite récompensé par le plaisir que l'on peut éprouver à écouter des messages transmis en télégraphie. La période d'apprentissage sera fonction du temps que l'on consacrera, quotidiennement de préférence, à cette activité. Tout comme pour la musique, l'oreille doit être éduquée et seule la pratique permet de progresser.

Il faut compter entre 3 à 4 mois et 1 an, selon le temps disponible et les talents de l'élève. L'immense avantage de la télégraphie, c'est que l'on peut aisément construire son émetteur sans qu'il soit nécessaire de posséder un important matériel de mesure et sans trop y investir d'argent. Pour réussir le contrôle de connaissances, auquel doivent se soumettre les radioamateurs désirant trafiquer en télégraphie, il faut être capable de lire des messages à la vitesse de 10 mots par minute. Les opérateurs entraînés trafiquent à des vitesses supérieures à 20 voire 30 mots par minute... et jusqu'à 60 mots pour les plus doués. Souvent, les liaisons à très grande distance (on dit "DX") ont lieu en télégraphie car les signaux sont faibles.



Alphabet morse

A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
R
S
T
U
V
W
X
Y
Z
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0
signe =
?
point
virgule
/
erreur

di-dah
dah-di-di-dit
dah-di-dah-dit
dah-di-dit
dit
di-di-dah-dit
dah-dah-dit
di-di-di-dit
di-dit
di-dah-dah-dah
dah-di-dah
di-dah-di-dit
dah-dah
dah-dit
dah-dah-dah
di-dah-dah-dit
dah-dah-di-dah
di-dah-dit
di-di-dit
dah
di-di-dah
di-di-di-dah
di-dah-dah
dah-di-di-dah
dah-di-dah-dah
dah-dah-di-dit
di-dah-dah-dah-dah
di-di-dah-dah-dah
di-di-di-dah-dah
di-di-di-di-dah
di-di-di-di-dit
dah-di-di-di-dit
dah-dah-di-di-dit
dah-dah-dah-di-dit
dah-dah-dah-dah-dit
dah-dah-dah-dah-dah
dah-di-di-di-dah
di-di-dah-dah-di-dit
di-dah-di-dah-di-dah
dah-dah-di-di-dah-dah
dah-di-di-dah-dit
di-di-di-di-di-di-di-dit



La téléphonie

C'est ainsi que l'on nomme les transmissions permettant d'utiliser directement la parole. Ce procédé ne demande aucune disposition particulière de la part de l'opérateur, le minimum concernant les procédures de trafic devant être acquis lors du contrôle de connaissances.

Une question vient immédiatement à l'esprit : comment font les radioamateurs du monde entier pour discuter entre eux ? La réponse est simple : ils utilisent l'anglais qui est la langue la plus répandue dans le monde. Pas besoin de sortir d'Oxford pour établir une liaison avec un Russe ou un Japonais car il existe un minimum de mots permettant de se comprendre. Certains opérateurs ne connaissent d'ailleurs que cette phraséologie de base. Par contre, si l'on veut dialoguer plus longtemps avec un Anglais ou un Américain, on trouvera là, un champ d'application de l'enseignement qu'on aura pu recevoir à l'école. De même, il est permis de s'exprimer dans la langue du correspondant : italien, allemand, espagnol, russe etc., pourvu que l'on soit capable de la pratiquer suffisamment.

On le voit, le radioamateurisme est un excellent moyen de cultiver les langues étrangères pour peu qu'on le désire.

Alphabet phonétique international

A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
R
S
T
U
V
W
X
Y
Z

Alpha
Bravo
Charlie
Delta
Echo
Foxtrot
Golf
Hotel
India
Juliet
Kilo
Lima
Mike
November
Oscar
Papa
Quebec
Romeo
Sierra
Tango
Uniform
Victor
Whiskey
X-Ray
Yankee
Zulu



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Les transmissions digitales

L'information peut aussi être échangée sous forme de messages écrits. Les plus connus sont les "télex", comme ceux des agences de presse mais les radioamateurs en ont développé bien d'autres et les machines mécaniques, bruyantes et sales, cèdent leur place aux ordinateurs silencieux, propres, et beaucoup plus puissants.

On peut recevoir des bulletins d'information sur la propagation, les expéditions lointaines, la vie associative, tout en étant absent de chez soi, après avoir réglé son récepteur sur la bonne fréquence.

Des techniques encore plus modernes, telle que la transmission par paquets (très proche du Transpac utilisé par les entreprises ou le Minitel), sont rapidement passées du stade expérimental au stade opérationnel. D'immenses réseaux se constituent à travers tous les pays, permettant d'échanger des informations en utilisant d'autres stations radio comme relais. Tout l'intérêt de ces modes de liaison c'est que l'on peut conserver une trace écrite des différents messages. De plus en plus, la tendance est à l'utilisation de "boîtes aux lettres", dans lesquelles on peut laisser un message destiné à d'autres correspondants (tiens, ça ressemble vraiment aux serveurs Minitel ou à l'INTERNET !).

Le facsimilé (ou fax)

Ce mode permet de transmettre des documents écrits, textes ou graphiques, cartes, schémas, photos.

En réception, beaucoup d'amateurs se règlent sur les stations météo qui transmettent régulièrement des images issues de satellites ou des cartes destinées à la navigation maritime ou aérienne. On peut ainsi s'exercer à faire ses propres prévisions météo.

La SSTV (Télévision à balayage lent)

Ce mode permet de transmettre des images fixes à très longue distance. Grâce à la SSTV, on peut découvrir le visage de son correspondant, situé à des milliers de kilomètres. Ces transmissions d'images ont connu un rapide essor ces dernières années, grâce aux ordinateurs personnels. Les circuits d'interface, permettant d'émettre et recevoir en fax et en SSTV ne coûtent que quelques dizaines de francs et les logiciels sont souvent en libre-essai (shareware).

Les très hautes fréquences

Les débuts de la radio ont fait largement usage des ondes courtes. Elles ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Pour des liaisons à "plus courte distance", il est possible d'utiliser ce que l'on nomme les VHF ou UHF (abréviations en anglais de Very High Frequencies et Ultra High Frequencies).

En théorie, ces ondes ne se propagent qu'en ligne droite et ont une portée "optique".

La pratique est fort différente et l'expérimentation sur ces fréquences est un vaste champ ouvert sur le futur. L'immense avantage de ces gammes d'ondes est qu'elles sont moins perturbées par les parasites et surtout, beaucoup moins occupées. Elles réservent d'excellentes surprises à leurs amateurs et, avec un peu de flair (appelons-le plutôt expérience), on peut y réaliser des liaisons exceptionnelles à très grande distance, l'été ou sous certaines conditions météorologiques.

On le voit, les sciences se rejoignent fréquemment dans la vie quotidienne du radioamateur.

La télévision

Les radioamateurs sont également autorisés à transmettre des images. Nous ne rentrerons pas dans ces détails trop complexes mais, en ondes courtes, et avec un minimum de moyens, on peut échanger des images fixes (un peu comme un diaporama), d'un bout à l'autre du monde.

En UHF, on peut procéder à des émissions de télévision, y compris en couleur. La portée est beaucoup plus limitée. Pas question de diffuser un western ou un dessin animé : seules les prises de vues en relation directe avec les activités des radioamateurs sont autorisées.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un ensemble d'émission-réception télévision est plus facile à construire et à mettre au point qu'un émetteur-récepteur ondes courtes performant.


LES RADIOAMATEURS ET L'ESPACE

Les satellites

Toujours fidèles à leurs principes, les radioamateurs se sont rapidement lancés, à leur manière, dans l'exploitation de l'espace. Ils ont construit un premier satellite, généreusement mis sur orbite par une fusée américaine, et en utilisent de nos jours plus d'une douzaine quotidiennement.

Ces satellites sont de construction japonaise, russe, américaine, anglaise, etc. et permettent aux radioamateurs d'établir, en les utilisant, des liaisons qui seraient impossibles autrement. De plus, ils offrent la possibilité d'accroître les connaissances sur les techniques spatiales et des lois physiques. La prévision des passages de ces satellites fait souvent appel à l'informatique. Divers programmes ont été écrits dans ce but, les plus performants faisant apparaître le satellite sur une carte du monde.

Certains radioamateurs couplent même leurs antennes à l'ordinateur pour assurer une poursuite automatique du satellite. De grandes expériences ont eu ou auront lieu, transmettant, par exemple, des images de la Terre. Pour la petite histoire, signalons également que, tour à tour, Américains et Russes en orbite autour de la Terre effectuent des liaisons avec des radioamateurs. Les Américains ont même transmis des images depuis la navette. Les Russes, à bord de la station MIR, continuent ce genre d'expériences. Il existe désormais un vaste programme éducatif, faisant appel aux étudiants d'universités du monde entier, visant à vulgariser ces techniques spatiales (programme SAREX).

L'utilisation de la Lune

Non, les radioamateurs ne sont pas encore allés sur la Lune, sinon ça se saurait ! Ce qui est moins connu, c'est que certains d'entre eux utilisent notre bon vieux satellite naturel comme réflecteur d'ondes. Ils dirigent leurs antennes vers la Lune (pas facile de la viser) et émettent avec une forte puissance des signaux qui, après réflexion sur son sol, reviennent sur Terre, effectuant un parcours de 760000 km. L'écho est entendu seulement un peu plus de deux secondes après !

Cette activité demande un équipement très performant dont la mise au point est souvent faite par des équipes de passionnés. Quand on vous dit que l'expérimentation est l'un des maîtres mots de leur vocabulaire !

Et celle des météorites

Selon le même principe, ils profitent des pluies annuelles de météorites pour réaliser des liaisons hors du commun. Les ondes émises se réfléchissent sur les essaims de ce que nous appelons des "étoiles filantes".

Ces techniques exigent à la fois une bonne connaissance de ces phénomènes naturels mais aussi un trafic extrêmement minuté : une station émet pendant que l'autre écoute attentivement, selon un planning défini à l'avance. Les "échos" reçus ne durant parfois que 2 à 3 secondes, on utilise la télégraphie à grande vitesse pour communiquer.

Exceptionnellement, la téléphonie peut être employée, surtout pendant les "pluies" intenses qui ont lieu au mois d'août. Songez-y, l'été prochain, en regardant les étoiles filantes ! On le voit, radio et astronomie sont également liées.


UN LOISIR PLUTÔT SCIENTIFIQUE

L'expérimentation scientifique

Nous l'avons vu ci-dessus, les diverses activités des radioamateurs font largement appel aux techniques nouvelles. Pour cette raison, la communauté scientifique internationale reconnaît certaines qualités aux radioamateurs. Vous imaginez bien que, pour envoyer un satellite, il faut bénéficier de larges appuis, et de finances assez importantes.

La NASA permet aux radioamateurs d'avoir accès aux données orbitales des satellites. Chaque semaine, toute personne qui le souhaite peut recevoir les informations concernant un ou plusieurs satellites : il suffit de se connecter sur des serveurs spécialisés, accessibles à tous via l'INTERNET ou le packet radio.

De même, des grands observatoires internationaux travaillent en relation avec les radioamateurs en ce qui concerne la radioastronomie, les observations et prévisions relatives à la propagation des ondes etc.

Le soleil a un cycle d'activité influant fortement sur la propagation des ondes radioélectriques. En connaissant bien l'activité solaire (éruptions en surface etc.), on tire de larges avantages pour l'exploitation des liaisons radio.

De même, une aurore boréale, en dehors du spectacle fabuleux qu'elle offre, n'est pas sans conséquences sur les communications radio.

Les radioamateurs savent en profiter et guettent, avec intérêt, ces phénomènes qui, en VHF plus particulièrement, provoquent des "ouvertures", autorisant des contacts à très longue distance.

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Vers un métier technique ou scientifique

La pratique du radioamateurisme, avec son école de base, l'écoute, peut déboucher sur l'envie de faire une carrière scientifique ou de s'orienter vers des métiers techniques.

Un jeune qui s'intéresse de bonne heure à ces techniques, qui prend plaisir à réaliser des petits montages électroniques, s'orientera plus facilement vers une carrière technique. Il sera avantagé par rapport à ses autres camarades. Dans l'industrie électronique, on trouve beaucoup de radioamateurs parmi les "responsables". Plus, aux Etats-Unis, les chefs d'entreprise, les électroniciens, n'hésitent pas à faire figurer sur leur carte de visite professionnelle, leur indicatif de radioamateur !


LES RADIOAMATEURS ET L'AIDE HUMANITAIRE

L'aide humanitaire

C'est peut-être un des aspects du radioamateurisme les plus connus du grand public. Il y a quelques années, on présentait bien volontiers le radioamateurisme au travers d'un film " Si tous les gars du monde " où l'on découvrait combien les radioamateurs peuvent rendre service.

De nos jours, il est fréquent que, lors d'une catastrophe (tremblement de terre, inondation, accident d'avion... ou période de guerre, comme on l'a vu récemment lors du conflit yougoslave), l'on fasse appel aux radioamateurs capables, sur le terrain, de mettre en oeuvre des moyens de communication performants en utilisant leur propre matériel. Lors du tremblement de terre de Los Angeles, les radioamateurs ont immédiatement suppléé au réseau téléphonique en partie détruit... En France, c'est au niveau des préfectures que se prend ce genre de décision. Une association de radioamateurs volontaires, la FNRASEC, a été créée dans ce but.

Avec des récepteurs simples et peu coûteux, en ayant suivi un petit entraînement, on peut facilement repérer la balise de détresse d'un avion. Parfois, grâce à une intervention rapide, si le crash n'a pas été trop violent, on peut sauver des vies.

Des radioamateurs, organisés en réseaux de secours, interviennent aussi dans la lutte contre les incendies de forêt. Ils mettent à la disposition des responsables locaux leur savoir-faire et un matériel de communication léger, bien utile sur le terrain.

Lors du tremblement de terre en Arménie, les amateurs américains ont fait parvenir aux russes des ensembles complets permettant de rétablir les communications interrompues. On le voit, ici, point de barrière politique !


COMMENT COMMENCER ?

Nous allons maintenant envisager le cas qui sera peut-être le vôtre après avoir lu ce texte. Que faire pour découvrir le radioamateurisme ?

Si, dans votre entourage, vous connaissez une personne pratiquant déjà cette activité, il suffit d'aller la voir pour en savoir un peu plus. Grâce aux adresses que nous vous donnons sur ces pages, vous pourrez entrer en contact avec des associations ou des clubs susceptibles de vous renseigner, de vous aider à démarrer.

Dans tous les cas, il est indispensable de pratiquer une période d'écoute assez longue avant d'envisager de se préparer à subir le contrôle des connaissances aboutissant à l'obtention d'une licence d'émission. L'écoute, c'est l'école du radioamateur. Il y découvre et apprend les manières de procéder pour trafiquer. Nous allons voir comment on peut choisir son matériel...


QUEL MATERIEL CHOISIR ?

Ce choix est conditionné par votre budget. Signalons tout de suite que, chez les radioamateurs, on trouve beaucoup de matériels d'occasion, minimisant l'investissement initial. Attention toutefois à l'état de ce matériel. De même, il existe des boutiques spécialisées, où l'on peut dénicher des surplus militaires. Souvent encombrants, ils sont parfois inadaptés au trafic amateur et coûtent quelquefois aussi cher que du matériel moderne d'occasion.

Si vous êtes certain d'être "mordu" par le radioamateurisme et que, sans aucun doute, vous allez passer votre licence d'émission, autant choisir tout de suite un matériel permettant l'émission et la réception. On appelle cela un "transceiver". Le premier prix, pour du matériel ondes courtes (on dit "décamétrique"), se situe autour de 8000 F, somme à laquelle il convient d'ajouter environ 1500 à 2000 F pour une alimentation de puissance (indispensable en émission). En VHF (on appelle ainsi les très hautes fréquences), les prix peuvent être moins importants. Sur les matériels décamétriques modernes, la réception couvre une large gamme de fréquences, s'étalant de 100 kHz à 30 MHz, alors que l'émission n'est prévue que sur les bandes "amateurs". On peut donc écouter toutes sortes d'émissions, allant des radios internationales au trafic maritime, en passant par les radioamateurs. C'est un atout indiscutable.

L'antenne

C'est l'élément principal de la station. Une mauvaise antenne et un excellent récepteur ne donneront jamais de bons résultats. Il faut donc envisager toutes les possibilités qui s'offrent à vous.

L'antenne la plus simple, et la moins onéreuse, est constituée d'un simple fil, tendu le plus haut possible, de manière qu'il soit bien dégagé des obstacles et des sources de parasites environnants. Avec une dizaine de mètres de fil, on obtient déjà de bons résultats. Une autre solution peu coûteuse consiste à fabriquer une antenne verticale, réalisée à partir d'un tube d'aluminium ou de cuivre. Bien dégagée, elle aura d'honorables performances. Ce type d'antenne peut aussi être monté directement au sol, dans un jardin par exemple, à condition d'être accompagnée d'une bonne prise de terre. Un tube de 5 mètres de haut donne de très bons résultats.

Les deux types d'antennes décrits ci-dessus seront avantageusement complétés par un "coupleur". Cet appareil, peu coûteux, est décrit dans les ouvrages et revues spécialisés. Sa réalisation est à la portée de tout amateur.

Plus onéreuses, mais aussi beaucoup plus performantes, les antennes "directives" à plusieurs éléments permettent de favoriser la réception (et l'émission) dans une direction donnée, tout en atténuant les brouillages provenant d'autres directions. Elles doivent être installées sur un moteur, commandé depuis la station, pour les orienter dans la bonne direction.

L'antenne a encore plus d'importance sur les très hautes fréquences. Il est inutile d'envisager une quelconque activité dans ce domaine sans une bonne antenne. Qui plus est, le site doit être bien dégagé car la portée est "optique". Si vous habitez sur une hauteur, ou dans un grand immeuble, les très hautes fréquences vous apporteront beaucoup de satisfaction. Par contre, si vous habitez dans une vallée, n'envisagez pas cette activité, sauf si vous êtes prêts à partir trafiquer sur les hauteurs avoisinantes ce qui peut être, aux beaux jours, l'occasion de passer d'agréables moments dans la nature.

Les antennes électroniques contiennent un circuit amplificateur. Comme les autres antennes intérieures, elles sont toujours très décevantes. Elles collectent autant les parasites que les signaux utiles. Ce sera vraiment la dernière solution à retenir, après avoir envisagé toutes les autres.

Les antennes constituent un champ d'expérimentation à la fois très vaste et privilégié. En effet, leur construction et leur mise au point demandent davantage de patience et de savoir-faire, que d'investissements financiers.

Le récepteur

Les récepteurs qui conviennent à l'écoute des bandes radioamateurs (et des autres) sont appelés " récepteurs de trafic ". D'occasion, on en trouve à un prix voisin de 3000 F. Pour du matériel neuf, le prix est voisin de 6000 F.

Un conseil : évitez les petits récepteurs conçus pour recevoir les radios internationales (sauf si vous n'envisagez que cette activité). Même munis d'une position BLU, ils sont forts décevants pour l'écoute des radioamateurs. Choisissez un "récepteur de trafic" qui vous permettra des écoutes confortables et, par la suite, la réception des radiotélétypes ou autres modes d'émission.

Dès le début, vous prendrez soin de noter les fréquences sur lesquelles vous entendrez les émissions intéressantes, afin de les retrouver facilement. Sachez qu'il existe des livres qui sont véritables répertoires par modes de transmission.

L'écoute est liée à la propagation des ondes. Celle-ci étant elle-même fonction de paramètres tels que l'heure du jour, il ne faut pas s'attendre à recevoir des Américains ou des Australiens sur n'importe quelle fréquence à n'importe quelle heure du jour. Avec l'habitude vous percerez les secrets de la propagation, pour découvrir que les bandes de fréquences les plus basses sont surtout ouvertes pendant la nuit. C'est pour cette même raison que, sur les petites ondes, vous recevez le soir de très nombreuses stations de radiodiffusion.

Les brouillages sont également plus intenses et il faudra exercer son oreille à distinguer l'émission utile parmi les parasites. Cette chasse silencieuse se pratique de jour comme de nuit et demeure passionnante.

Pour pratiquer l'écoute des bandes " radioamateur " et celle des stations de radiodiffusion internationales, il n'est pas nécessaire de disposer d'une licence spéciale et aucun contrôle des connaissances n'est requis.

Par contre, en aucun cas, l'écouteur ne devra divulguer la teneur et le contenu des émissions qu'il aura captées.

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L'émetteur-récepteur

Vous êtes décidé, la licence c'est pour demain. Si vous ne possédez pas encore d'émetteur, ou d'émetteur-récepteur (on dit également "transceiver"), il va falloir investir !

Le marché est partagé entre de grandes marques qui proposent toutes le même type de matériel. Votre compte en banque va vous guider. En général, plus un transceiver est cher, plus il offre de possibilités. Pour tous, la puissance est de l'ordre de 100 W, sauf sur certains modèles où elle est limitée à 10 W... ou peut atteindre 200 W.

La puissance (et l'antenne) conditionne la portée des émissions.

La différence de prix résulte surtout du nombre de circuits annexes offerts en série par le constructeur. Les matériels les plus chers sont équipés d'accessoires rendant le trafic plus confortable (par exemple, en facilitant l'élimination des parasites ou en permettant de mettre des fréquences en mémoire afin de les retrouver instantanément).

Les différents modes d'émission utilisés en ondes courtes sont le télégraphie (CW), la téléphonie en Bande Latérale Unique (BLU ou SSB) et le radiotélétype (RTTY) et ses dérivés numériques. La modulation de fréquence (FM), bien qu'utilisée sur la bande des 10 m, demeure très marginale. Par contre, en VHF, elle est très prisée pour les liaisons locales, de par ses qualités, tant en émission qu'en réception.

Peut-on construire son matériel ?

Cette question est justifiée. Jusqu'au début des années 70, de nombreux amateurs construisaient entièrement leur station d'émission-réception, soit à partir de kits complets, soit en s'inspirant de schémas publiés dans des revues spécialisées. Si la première solution présente assez peu de difficultés pour tous ceux qui savent tenir un fer à souder et qui possèdent un minimum de connaissances en électronique, la seconde n'est à envisager que par les véritables techniciens, disposant de certains appareils de mesure.

Il est difficile, de nos jours, d'égaler la qualité du matériel de construction industrielle, tant en aspect qu'en performances. Malgré cela, quelques radioamateurs exigeants continuent à réaliser tout leur matériel. D'autres optent pour des kits. Ceux qui se lancent dans l'aventure éprouvent davantage de plaisir en trafiquant, mais ont passé de nombreuses heures à effectuer des mises au point souvent délicates.

Par contre, s'il est difficile de construire un récepteur performant, la réalisation d'un petit émetteur fonctionnant en télégraphie est envisageable. De même, en VHF, un émetteur-récepteur FM peut être réalisé par un amateur soigneux. Enfin, certains accessoires tels que les amplificateurs, petits appareils de mesure, antennes etc. sont, là encore, à la portée d'un bon bricoleur. Ainsi, on continue à trouver de nos jours des radioamateurs qui construisent, pour leur plus grand plaisir, tout ou partie de leur matériel. Les plus doués parviennent à obtenir des performances supérieures à celles des appareils commerciaux.

A titre indicatif, pour une station décamétrique de base, il faut envisager un budget de l'ordre de
1000€, si l'on achète tout le matériel.

Bien sûr, comme pour les voitures, il existe des stations radio "super-équipées" dont la valeur peut atteindre, voire dépasser, les 7000€.

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